NOËL

Aujourd’hui le monde chrétien célèbre la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, l’événement unique, le plus significatif de notre histoire.
« Le soleil s’est approché de la terre et elle n’a pas été brûlée », dit saint Jean Chrysostome. «Grand es-tu, ô Seigneur, et tes miracles sont grands.»
Tout cela est une question de foi. Si vous croyez que Dieu s’est fait homme pour nous sauver, et il est né non seulement dans la crèche, mais dans notre cœur, les cieux s’ouvriront, la nature se réjouira, les anges chanteront : Gloire à Dieu au plus haut des cieux! (Luc 2.14).

Noël, la fête sainte, le commencement et la racine, la « métropole des fêtes », dit saint Jean Chrysostome. L’hymnologie de cette fête est l’une des plus belles de l’Église Orthodoxe.

Mais voyons où et comment le Christ est né.
– Comme Dieu, Il avait tout le pouvoir de choisir un lieu pour naître. Il aurait pu naître dans l’une des grandes et importantes villes de cette époque-là comme Athènes, Rome, Alexandrie, Antioche etc., mais il n’est pas né dans aucune de ces capitales qui symbolisent la Babylonie, la corruption et le pouvoir satanique. Il est né dans un petit village insignifiant, à 10 km de Jérusalem, et a passé une partie de sa vie dans un village encore plus petit et méprisé comme Galilée de Nazareth. Le Christ est né dans une grotte pour nous apprendre la simplicité et l’humilité de la vie.
– Le Christ est né dans une écurie crasseuse étant entouré des animaux. L’étable symbolise l’état du monde. Le Christ n’est pas né entouré d’humains, mais d’animaux, ce qui symbolise la vie misérable du monde. Saint Jean Chrysostome dit : « Comment t’appellerai-je, ô homme, quand tu frappes comme un âne, tu arraches comme un loup, tu es aussi rusé qu’un renard, tu es glouton comme l’ours, tu attaques comme un tigre, tu retiens le mal comme un chameau, tu verses du poison comme un serpent? »…
Le Christ est né dans l’étable pour enlever l’homme de la misère et l’exalter aux Cieux.

Les conditions de la naissance de Dieu sont très humbles. « Qu’y a-t-il de plus bas que la grotte, ou de plus humble que les langes? (Ipakoi de la fête), et plus pauvre que l’auge? Pourtant, le Christ en tant que Dieu aurait pu naître dans d’autres conditions. […]
– Il pouvait ne pas être né d’une femme, comme cela s’est passé avec le premier homme, Adam, qui n’est pas né d’une mère. Pour Dieu, tout est possible. Mais il est né d’une femme, (Lecture de l’Apôtre de la fête, voir Gal. 4.4), pour l’honorer. Au commencement, avant l’annonce de l’Evangile, la femme n’était pas égale à l’homme. Elle était méprisée et le mari la traitait comme il le souhaitait. Le christianisme a exalté son image, en a fait une sœur, une épouse, une mère, tandis qu’une femme, la Toute Sainte, est devenue la Reine des Cieux.

– Le Christ est né d’une vierge – pour honorer la virginité, qui à l’époque préchrétienne était quelque chose d’inconnue, méprisée et piétinée de l’immoralité et de la souillure.
Le Christ aurait pu prendre vie à l’âge adulte, comme Adam. Mais il est né comme un enfant. Pourquoi? Pour honorer les bébés, les enfants, car dans les temps anciens, ils étaient considérés comme des êtres méprisés, une possession appartenant au père. Par exemple, à Sparte, les bébés qui n’étaient aimés de leur père, étaient enlevés et jetés dans les abysses de Kaïda; à Rome, ils étaient jetés comme des chats et des chiens dans les rues ou laissés pour être mangés par des loups descendant des montagnes des Apennins.[…]
« Le Christ est né », chante l’Église. Que veulent dire ces mots?
Premièrement, le Christ est né par une naissance intemporelle et surnaturelle de notre Père céleste avant les siècles. Cela est un dogme. Certains ont essayé d’ignorer l’événement de la naissance du Christ. Mais le fait même de la chronologie, qui divise l’histoire en avant et après le Christ, prouve tout cela.
Deuxièmement, nous avons la naissance dans le temps « du Saint-Esprit et de la Vierge Marie ».
Troisièmement, nous avons la naissance mystique du Christ dans le cœur des hommes. Comment le Christ est né dans le cœur des hommes ? La réponse vient de saint Paul dans son épître aux Galates : «Mes petits enfants, je souffre de nouveau pour vous, comme si je vous mettais au monde. Et cela va durer jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous. » (Gal. 4.19).

Quelle place le Christ occupe-t-il dans nos cœurs ? Regardons les gens et leurs activités en ce jour saint, et malheureusement nous concluons de leurs conversations, de leurs divertissements et leurs chansons que personne ne parle du Christ ! Comme s’il n’était pas né, comme s’il était le grand étranger.

Le Christ naît dans nos cœurs lorsque nous nous repentons de nos péchés et croyons en lui comme notre Sauveur et Rédempteur. Ensuite, nous l’intronisons dans notre âme et sentons sa vivante présence en nous.

Bishop Augoustinos Kantiotes